Une semaine très riche et très dense dans une ambiance autant studieuse que décontractée. L’hébergement au village de vacances «Vacanciel» de Roquebrune était à la hauteur (formation prise en charge par le SDIS, merci à lui). Les 25 participants venant de tout le Var (de Saint Raphaël à Rians) étaient présents au rendez-vous et assidus…Une organisation bien « huilée » et qui s’améliore, doucement mais certainement, au fil de ces stages annuels (un grand merci à Claude Masson, l’organisateur, et aux divers intervenants).
Un compte-rendu exhaustif étant impossible, je n’ai noté que quelques points importants ou ayant prêté à débat. Les statistiques et autres plans de prévention en cours étant disponibles sur Internet. Que ce soit côté CCFF ou côté RCSC. Deux points chauds, qui ont été soulignés plusieurs fois, sont la révision des moyens financiers à la baisse d’une part, et une certaine perte de compétence suite à l’absence de grands feux (tant mieux, certes) depuis quelques années, d’autre part. Des jeunes chefs de GIFF n’ont jamais connu le «grand feu». De même chez les CCFF où, l’âge aidant, des anciens sont partis. La «culture du feu» (comme d’ailleurs la « culture de l’eau ») a du mal à se transmettre.
Cette même baisse des moyens financiers impacte également l’entretien des pistes dans certains secteurs du département. Donc moins de pistes qualifiées DFCI. Attention à la « discrétion ». Nous sommes tenus, comme tous les agents de l’Etat, à un devoir de réserve. Nous ne devons pas communiquer sur une intervention donnée (les pompiers ont un officier en charge de la « com »). Evitez donc d’envoyer des infos sur Facebook par exemple. Par contre, évidemment, un reportage généraliste sur nos activités ne pose pas de problème.
Les moyens dont dispose le système pour cette saison 2016 sont :
- 918 sapeurs-pompiers professionnels, 4300 sapeurs-pompiers volontaires, 200 « médicaux » et 5000 CCFF.
- 37 CCFI, 120 CCFM (3000 litres), 41 CCFS (6120 l.), 18 CCGC (12 000 l.), 4 HBE (hélicos). Tous les véhicules sont géolocalisés.
Un groupe (GIP ou GIFF) est composé de 4 porteurs d’eau, d’un 4×4 de commandement, et de 17 sp, il est calibré pour traiter 100 mètres de front de feu. Une colonne est constituée de trois groupes (donc 51 sp, donc attention à la logistique eau et sandwichs). La Cellule d’Identification Criminelle : elle est composée d’un gendarme TIC (Technicien de l’Identité Criminelle) spécialisé RCCI (Recherche Causes et Circonstances d’un Incendie) accompagné d’un officier sapeur-pompier et d’un technicien de l’ONF. Le « gel » des lieux est prévu par le Code de procédure pénale.
La rencontre avec un avocat : niveau juridique, nous sommes couverts « civilement » (c’est-à-dire, en gros, financièrement) par les assurances de la commune, de l’ADCCFF83, etc… Mais nous ne sommes pas couverts pour une faute « pénale », c’est-à-dire dans le cas d’une imprudence caractérisée qui peut nous amener devant un tribunal de simple police ou un tribunal correctionnel. Nous bénéficions d’un «régime de collaborateur occasionnel du service public», c’est-à-dire d’une « responsabilité sans faute », mais qui a ses limites.
Quelques points notés en vrac :
- Météo : attention à l’hygrométrie (plus que le vent) dans les relevés transmis par les tours de guet. En-dessous de 30%, des départs sont certains.
- Les panneaux «B0» (cercle rouge, fond blanc) interdisent l’accès d’une piste à tout « véhicule » (un vélo ou un cheval étant considéré comme un véhicule).
- L’installation de caméras sur les tours de guet (images pilotées vers le CODIS).
- Le guidage (par nous) s’opèrera à partir des « points de transit » (= point de regroupement des groupes ou colonnes arrivant d’ailleurs).
- Le circuit des paires de Trackers (GAAR) en journées rouges ou noires est Hyères/Brignoles/Grasse (le but étant d’être à moins de dix minutes d’un départ).
- ENEDIS (ex ERDF) est à contacter au 09 726 750 083 pour une demande de coupure de ligne par exemple. Ne pas s’approcher à moins de 10 mètres d’un ouvrage en défaut.
- 300 à 400 timbres-amende (à 135 €) sont distribués chaque année.
- 70% du territoire du Var est potentiellement combustible (entre autre l’embroussaillement des déprises agricoles = arrêt de culture).
- 1 hectare de pins correspond à 7 tonnes d’hydrocarbures. L’énergie de 100 mètres de front de flammes correspond à celle d’une tranche de centrale nucléaire.
- Quelques « records » : en Corse : 4 hectares enflammés en 19 secondes, au Portugal : une saute de feu de 13 km.
A bientôt,
Michel Ruby, CCFF Fréjus